Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veut pas peindre Rome au temps de la décadence, mais bien rythmer une sorte d’état de convalescence charmante, d’éveil atténué, d’idées rafraîchies par un bref sommeil qui fut assez familier à Verlaine ; ce fut comme beaucoup de poèmes symbolistes, l’état allégorisé ou le symbole, soit la traduction bien précise et sans oiseux commentaire, d’un état d’ame. N’importe, le succès du sonnet aida à la fortune du mot décadence ; la presse, dont nous nous souciions fort peu en général, rattrapa le mot (déjà Robert Gaze et quelques autres portaient de l’attention à ce mouvement) et l’école décadente eut plus de consistance après ce sonnet.

Cette idée de décadence, elle tenait encore à de vieux errements. Baudelaire avait longuement parlé d’une traduction de Pétrone qu’il n’écrivit pas, ce qui serait la perte irréparable d’un grand et raffiné plaisir d’art si mon cher ami, Laurent Tailhade, ne terminait nnc traduction de Pétrone ; tenant ainsi la promesse de notre grand aîné, il répare une des blessures qu’a faites la mort à la littérature en lui fauchant si vite l’admirable poète des Harmonies du soir et des Bienfaits de la lune. On parlait assez couramment, entre autres Paul Adam qui réalisa son désir, de romancer sur Byzance. Jean Richepin, déjà, avait annoncé un Elagabal, dont quelques rares fragments parurent au Courrier français. Il y avait certainement une curiosité vers des époques qu’on disait faisandées, encore que leur logique d’être eut été depuis longtemps démontrée par Amédée Thierry ; les recherches de Fustel n’étant pas sans écho, la petite pièce latine des Fleurs