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s’ils ne l’ont pas fait, c’est par esprit de discipline et par respect envers les maîtres.

M. Catulle Mendès le dit dans sa Légende du Parnasse contemporain après qu’il a comparé le groupe des Parnassiens aux Trois Mousquetaires, M. Dierx étant Athos, Glatigny d’Artagnan (Glatigny a dit :

Père de la savante escrime
Qui préside au duel de la rime,

comparaison fâcheuse et qui résume assez clairement la technique factice de l’école) et M. Coppée Aramis, ce qui n’est point sans dénoter chez M. Mendès des dons psychologiques et même prophétiques : le but des Parnassiens était de développer leur originalité sur les terrains, les mondes, si vous préférez, conquis par Hugo. Ils s’y sont bornés.

En 1902, demain, lors du Centenaire d’Hugo, M. Catulle Mendès et ses amis d’art seront là ; ils croiront, de bonne foi absolue, qu’ils sont les héritiers directs d’Hugo et qu’ils le représentent. Ils auront tort. Il n’a tenu qu’à eux qu’ils eussent raison. Ils auraient pu continuer l’évolution romantique : ils l’ont figée. Ils célébreront leur grand homme, leur Père, mais parmi les pompes d’une Religion qui s’en va justement parce qu’on l’a déclarée fermée et qu’on n’y veut plus rien changer.

L’Évolution passe et laisse les plus pures croyances devenir des documents pour servir à l’histoire des religions et, dans le cas présent, des Écoles poétiques.