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CHAPITRE V

SOIR DE VIE

Dans lus dernières années du règne de Charles IX, Ronsard. loiil i ; "ris, souvent malade, vieilli avant 1 âge et d ailleurs n’étant plus jeune en réalité, mais gardant sa belle })restance et surtout son auréole de gloire, éprouva un senliment nouveau, très dilférent des autres, qui lui lit reprendre la plume et donner place dans les hïttrcs françaises à une troisième héroïne, demoiselle d’honneur do la reine, jeune, belle, instruite, pensive, « la docte de la cour », disait Brantôme, la « vertu de notre âge », dit Ronsard. I<>n elle brillait

Un respect de riioiineur, une peur dinfaniie… Bienheureux qui l’adore et qui vit de son temps ! Ce furent d’abord simples causeries, propos littéraires sur la façon dont se traduisent en vers les « plaintes des chétifs amoureux ». })uis naquit entre eux une sorte d’amitié amoureuse, plus pi’oclie de lamour (|ue de Tamilié ; elle fièrc et ravie d’avoir conquis l’illuslrc poète, lui uon moins d’avoir.