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DE L’EMPEREUR JULIEN.

puya fon fentiment de celui de l’ApôtreSaint Jude, qui dit que ,,les Anges n’ayant pas obfervé leur principe, ,,mais ayant quitté leur propre domicile, Dieu les a ,,réfervés dans des liens éternels au milieu d’un lieu ,,obfcur, pour recevoir leur jugement au grand jour. ἀγγέλους τε τους μὴ τηρὴσαντας τὴν ἑαυτῶν ἀρχὴν, ἀλλὰ ἀπολιπόντας τὸ ἴδιον οἰκητήριον, εἰς κρίστιν μεγάλης ἡμέρας, δεστμοῖς ἀϊδίοις ὑπὸ ζόφον τητήρηκεν Angelos non fervantes fuum principium, fed relinquentes proprium domicilium , in judicium magni diei, vinculis æternis fub caliginem refervavit. Epift. Judæ verf. 6. Après avoir établi fon opinion en theologien, Becker la foutint en philofophe: il attaqua le diable de toutes les façons, & détruifit fon pouvoir beaucoup plus qu’aucun écrivain ne l’avoit fait jufqu’alors; il rapporta un nombre d’hifoires, où les prêtres avoient fait jouer à de prétendus poffedés des fcenes fingulieres d’obfeffion ; il prouva que dans tout ce qu'exécutoient tes poffedes, il n’y avoit rien, fi l’on y faifoit attention, qui ne pût être fait naturellement; il démontra que la bonté de Dieu ne permettoit pas que le monde fût livré à la méchanceté d’un être pervers , après que Dieu avoit envoyé fon fils pour racheter de la mort du peché le genre humain. Enfin il défia tous les défenseurs de la magie & du diable de lui produire un poffedé, dont il ne démontrât la fourberie, & qu’il ne délivrât du prétendu diable qui l'obfedoit, fans le fecours de l’eau benite, & de l’exorcifme. Depuis le livre de

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Becker