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ressemble-t-il pas à un fléau dont le ciel nous frapperait à la veille d’une abondante récolte ? Après avoir capté la confiance de son vieil époux, elle soustraira, tantôt un objet, tantôt un autre, pour se faire à nos dépens un riche pécule. Un jour, elle lui demandera des robes, un autre jour, des parures. Aveuglé par sa folle passion, il n’osera rien lui refuser, jusqu’à ce qu’enfin, pillé et dépouillé de tout, il voie se réaliser le proverbe : Quand l’arbre est abattu, les oiseaux s’envolent. Semblable au ver qui ronge le cœur de l’arbre et à l’insecte qui dévore les céréales, elle soutirera peu à peu la fortune de notre père et le réduira à la mendicité ; puis, un beau matin, elle pliera bagage et ira jouir ailleurs du fruit de ses rapines. Cette jeune femme, avec ses grâces