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« Nous nous aimons l’un l’autre, reprend Lieou-ki, avec toute la tendresse que font naître les liens du sang. Pourquoi me cacher plus longtemps la vérité ? Mais j’oserai vous demander pourquoi vous avez toujours conservé ce costume.

— Après avoir perdu ma mère, répondit Lieou-fang, j’accompagnai mon père et je retournai avec lui dans mon pays natal. Votre servante a adopté les vêtements d’homme, parce qu’elle craignait qu’il n’y eût pour elle quelque inconvénient à voyager à pied sous les habits qui conviennent à son sexe. Ayant ensuite perdu mon père, et n’ayant pu l’ensevelir auprès de ma mère, je désirais trouver un endroit où je pusse me fixer, et y déposer les restes de mes parents. Le ciel a permis que je trouvasse un