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votre sang, n’est-ce point une portion de vous-même ? et cependant vous abandonnez à votre aîné la possession de tous vos biens ! Comment voulez-vous que moi et mon fils nous vivions le reste de nos jours ?

— Vous ignorez le vrai motif de ma conduite, reprit le gouverneur. Voyant que Chen-k’i était un homme sans principes et sans loyauté, j’ai pensé que, si je partageais également ma fortune entre mes deux fils, la vie de ce tendre enfant pourrait être exposée aux plus grands dangers. J’ai mieux aimé, pour le satisfaire, lui abandonner l’héritage de tous mes biens, afin que, dans la suite, vous n’eussiez rien à craindre de sa jalousie et de sa haine invétérée.

— Quoi qu’il en soit, répondit Meï-chi, vous connaissez l’ancien axiome : Qu’un fils