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vers cette dernière rivière. La région que ces vallées occupent se partageait alors entre deux royaumes (outre celui de Kia-pi-che), le royaume de Lan-po (Lampâ) et celui de Kien-t’o-lo. Le premier se retrouve dans le pays des Lambatœ de Ptolémée, — ou plutôt Lampagœ, selon une meilleure leçon, car la forme de l’ethnique sanskrit est Lampâka, d’où s’est formé par corruption le Laghman moderne, que Baber écrit moins incorrectement Lamghân. Kren-t’o-lo est le Gândhâra, nom dont le siège primitif est à l’orient du Sindh, où nous le montrent les plus anciennes sources sanskrites, mais qui, par extension, s’est appliqué ensuite à une grande étendue de pays à l’ouest du fleuve. Pon-lou-cha-pou-lo, que Hiouen-thsang mentionne comme la capitale du Kien-t’o-lo (Gândhâra), cache la forme indienne Pourouchapoura, que l’usage local a corrompu en Perchavèr, comme écrit Baber dans ses Mémoires, et, par une altération encore plus récente, en Peïchavèr. Le site de l’ancienne Pourouchapoura est à une petite distance de la Peïchaver actuelle.

De Pou-lou-cha-pou-lo, Hiouen-thsang vient passer le fleuve à Ou-to-kia-han-tch’a, lieu qui est indubitablement l’Ouṭakhâṇḍa des sources sanskrites, et l’Attok (pour Outtak) des cartes modernes. À vingt li ou à deux de nos lieues communes environ, au--