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montre la précision et l’exactitude d’un explorateur moderne, ne sont pas rares dans la relation de Hiouen-thsang. Le voyageur emploie sept jours entiers à traverser les gorges difficiles de la montagne, où quatorze de ses compagnons périssent de fatigue et de froid. Enfin, il atteint les plaines opposées, et arrive bientôt après au bord d’un grand lac qu’il nomme Thsing-tch’i. La situation de ce lac, par rapport au pays de Kioue-tchi (Koutché) de l’autre côté de la montagne, son circuit de quatorze à quinze cents li, sa forme allongée de l’est à l’ouest, toutes ces indications parfaitement concordantes avec nos meilleures cartes actuelles, ne permettent pas de méconnaître, dans ce grand lac, celui qu’on désigne aujourd’hui sous le double nom mongol et turc de Témourtou et d’Issikoul.

Une remarque générale que nous ne devons pas omettre, c’est le parfait accord des données géographiques qui ressortent de cette partie de l’itinéraire du voyageur bouddhiste, avec les notions que les récents travaux de M. Alexandre de Humboldt, consignés dans son Asie centrale, nous ont données sur la zone moyenne de l’Asie. On avait cru jusqu’à ces derniers temps, et l’erreur se trouvait invariablement reproduite dans toutes les cartes, que du plateau de Pamir, où sont les sources de l’Oxus, jusqu’aux monts Altaï, qui en-