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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

vières et des lacs qui succèdent aux plaines ; aussi, quoiqu’on sème les différentes sortes de grains, les produits agricoles sont loins d’être abondants. On voit beaucoup de raisins et peu de cannes à sucre. Ce pays produit de l’or, du fer et le parfum appelé Yo-kin (Curcuma). Les forêts ont une rotation vigoureuse, et il y a une exubérance de fleurs et de fruits. Le froid et le chaud y sont modérés ; les pluies et les vents viennent dans leur saison. Les habitants sont d’un caractère mou et pusillanime ; ils sont généralement enclins à la ruse et à la fourberie. Ils aiment l’instruction, mais n’y apportent aucune ardeur ; l’étude des sortiléges et des formules magiques est leur occupation favorite. Ils portent en général des vêtements de coton, et s’habillent rarement d’autre étoffe. Quoiqu’ils parient une langue particulière, elle ressemble cependant, en grande partie, à celle de l’Inde. Les caractères de leur écriture et les usages de la politesse offrent aussi beaucoup de ressemblance. Les habitants révèrent la loi du Bouddha ; ils suivent avec respect la doctrine du grand Véhicule. Sur les deux bords du fleuve Sou-p’o-fa-sou-tou (Soubhavastou), il y avait anciennement quatorze cents couvents qui sont la plupart en ruines. Jadis ils renfermaient dix-huit mille religieux ; mais aujourd’hui leur nombre est extrêmement réduit. Tous étudient le grand Véhicule (Mahâyâna) et se livrent surtout h la méditation (dhyâna). Ils aiment à lire les textes de cette doctrine ; mais ils ne cherchent point à en approfondir le sens et l’esprit. Leur conduite est pure et sévère ; l’étude des formules magiques est leur principale occupation. Les règles de la discipline et des cérémonies font l’objet d’un enseignement religieux. On compte dans ce royaume cinq écoles philosophiques. 1° Fa-mi-pou (l’école des Dharmagouptas) ; 2° Hoa-t’i-pou (l’école des Ma-