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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

états voisins. Le peuple est généralement doué d’une belle figure, mais il est d’un naturel enclin à la ruse et à la fraude ; il aime l’étude et cherche avidement à acquérir des connaissances. Dans ce pays, l’erreur (le brahmanisme) et la vérité (le bouddhisme) ont de nombreux partisans. On y compte une centaine de Kia-lan (Samghârâmas — couvents) qui renferment environ cinq mille religieux et novices. Il y a trois Stoûpas construits jadis par le roi Açôka, et dont chacun possède environ un Ching (dixième partie du boisseau chinois) de reliques du Bouddha. Suivant les Annales de ce royaume, jadis tout lo territoire de Kia-chi-mi-lo (Kachemire) était occupé par un lac de dragons (Nâgharada), etc. »

En partant de ce pays au sud-ouest, Hiouen-thsang franchit des montagnes, traversa des lieux remplis de précipices ; (’t après avoir fait environ sept cents li, il arriva au royaume de Pan-noa-t’sie (Panoatcha — le Pountch des cartes, suivant Alex. Cunningham — Inde du nord).

KIA-MO-LIU-PO.

Kia-mO’lia-po (Kâmaroûpa — Inde orientale). Si-ya-kit liv. X, fol. 6 : « Ce royaume a dix mille li (mille lieues) de tour, et la capitale environ trente li. Le terrain est bas et humide ; les grains se sèment et se récoltent à des époques d( » tcrminocs. Quoique les arbres Pan-na-50 (Panasa — 1 arbre i pain) et Na-lo-k’i-lo (Nârikéla — cocotier) soient extrêmement nombreux, leurs fruits jouissent de la plus grande estime. Les villes sont entourées de rivières, de lacs et d’étangs. Le climat est tempéré ; les mœurs sont pures et honnêtes. Les hommes sont de petite taille, et leur visage est d’une teinte noire ; leur langage diffère peu de celui de l’Inde centrale, et ils sont d’un naturel violent et sauvage ; cependant ils ont