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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES SUR LES PAYS MENTIONNÉS DANS L’HISTOIRE DE LA VIE ET DES VOYAGES DE HIOUEN-THSANG[1].



A-CHITO-FA TI.

A-chi-to-fa-ti (Adjitavatî), en chinois Wou-ching « invincible ».

À l’époque de Hiouen-Thsang, c’était le nom vulgaire de la rivière Hi-laï-na-fa-ti (Hiraṇyavatî — la Gaṇḍakî des modernes). Klaproth se trompe lorsqu’il dit, dans le Fo-koue-ki, p. 236 : « Hi-lien, nom de rivière, est indubitablement Hiraṇya, qui signifie or. Les anciens ouvrages bouddhiques appellent cette rivière Chi-laï-na-fa-ti (Swarṇavati), qu’ils traduisent par qui a de l’or. »

Il y a ici plus d’une erreur. 1° Hi-lien (abrév. de Ni-lien-chen-na, Nâirañdjana) n’est pas la transcription d’Hiraṇya ; il vient de Nirañdjana, « qui n’a pas d’affection, non souillé (pur), » en chinois Wou-tcho. 2° La transcription chinoise qu’il rapporte répond à Hiraṇyavatî, et non à Swarṇavatî (faute pour Souvarṇavatî). 3° Il n’est pas permis, suivant le dictionnaire Fan-i-ming-i-tsi, livre VII, folio 18, de confondre la

  1. À l’exception de quelques articles, ces documents sont tirés de la relation originale intitulée Ta-thang-si-yu-ki ou Mémoires sur les pays situés à l’occident (de la Chine), composés sous la dynastie des Thang. Voyez plus haut, p. 300, note 1.