Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/42

Cette page a été validée par deux contributeurs.

parti de ces alphabets si incomplets. J’y ai néanmoins puisé d’importantes déterminations, qui, jointes à celles que j’avais déjà recueillies, me permettaient de marcher dans mes lectures d’un pas plus ferme et plus assuré. Les signes phonétiques que j’ai rassemblés jusqu’à ce jour, comme répondant aux cinquante-deux lettres de l’alphabet indien, s’élèvent déjà, avec leurs nombreux synonymes, à environ mille caractères chinois, qu’il sera aisé de faire paraître plus tard, soit dans l’ordre des prononciations chinoises, soit sous forme de tableaux synoptiques. Peu soucieux de garder la possession exclusive d’une méthode de lecture dont je ne suis redevable qu’à mes efforts persévérants, je la publierai bien volontiers, sans cependant assumer d’avance la responsabilité des erreurs où pourraient tomber ceux qui voudraient en faire à leur tour l’application, dans les ouvrages antérieurs à celui-ci ou dans leurs propres travaux, sans connaître les caractères chinois représentant phonétiquement les mots indiens. Je vais en dire la raison : c’est que beaucoup de sons chinois, parfaitement semblables pour nos oreilles et pour nos yeux, mais dont l’orthographe est différente, répondent à des sons indiens que la prononciation usuelle ne saurait indiquer. Ainsi che « historien » représente chi, dans touchita « satis-