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LIVRE SIXIÈME.

l’Abhidharma, seize livres. Il annonce qu’il les a réunis en huit enveloppes, et qu’il vient respectueusement au palais pour les lui offrir. Il prie l’empereur de « daigner abaisser son pinceau divin, et écrire, à la louange du Bouddha, une préface dont les idées sublimes brilleront comme le soleil et la lune, dont l’écriture, précieuse comme l’argent et le jade, durera autant que le ciel et la terre, et deviendra, pour les générations futures, un objet d’admiration inépuisable. »

Il termine en disant que les Mémoires sur les contrées de l’ouest (Si-yu-ki), que l’empereur lui avait ordonné de rédiger le jour où il le reçut dans le palais de Lo-yang, viennent d’être complètement achevés.

Dans cet ouvrage, où il traite de cent vingt-huit royaumes qu’il a visités lui-même « u dont il a entendu parier, il raconte des choses inconnues avant lui. Quoiqu’il n’ait pu parvenir jusqu’aux limites du grand Chiliocosme, cependant il a raconté d’une manière exacte tous les faits relatifs aux pays situés au delà des monts Tsongling. N’osant point « ciseler et fleurir » ses récits (c’est-à-dire y ajouter des ornements recherchés), il les a rédigés respectueusement, d’un style simple et vrai, et, après les avoir distribués en douze livres, il leur a donné le titre de Ta-thang-si-yu-ki « Mémoires sur les contrées de l’ouest, (composés) sous la grande dynastie des Thang. » Il se plaint du peu d’étendue de ses connaissances et de l’inhabileté de son pinceau, et exprime la crainte que son ouvrage ne soit indigne de soutenir les regards de l’empereur.