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LIVRE SIXIÈME.

capitale et de l’installer dans l’hôtel des ambassadeurs appelé Tou-ting-i. Ils étaient accompagnés d’une multitude immense.

Ce jour-là, les magistrats adressèrent aux religieux de tous les couvents Tordre de préparer des tapisseries, des chaises à porteurs, des fleurs, des bannières, etc., et d’accompagner les livres sacrés et les statues dans le couvent Hong-fo-sse (du grand bonheur). Tous les religieux furent transportés de joie et firent à l’envi de pompeux préparatifs. Le lendemain, ils se réunirent en foule au sud de la rue Tchou-tso-kiaï (de l’oiseau rouge). Ils formaient ensemble plusieurs centaines de groupes rangés avec ordre et symétrie. On déposa immédiatement (dans le même couvent) les objets que le Maître de la loi avait rapportés des contrées de l’ouest ; savoir :

1° Cent cinquante grains de che-li (çariras) « reliques » provenant de la chair de Jou-laï (du Tathâgata) ;

2° Une statue d’or du Bouddha dont l’ombre est restée dans la Grotte des dragons, sur la montagne Ts’ientch’ing-kh’io-chan (Prâgbouddhagiri) du royaume de Mokie-t’o (Magadha), avec un piédestal de matière transparente, haute de trois pieds trois pouces, et semblable à la statue du Bouddha qu’on voit dans le royaiune de Polo-ni’Sse (Varânaçî — Bénarès) et qui le représente tournant pour la première fois la roue de la Loi (c’est-à-dire prêchant) dans le Parc des cerfs (Mrïgadava) ;

3° Une statue du Bouddha, sculptée en bois de sandal, avec un piédestal de matière transparente, haute de trois pieds cinq pouces, et semblable à celle que, dans