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LIVRE CINQUIÈME.

cette ville, on voit une statue du Bouddha représenté debout ; elle est haute de trente pieds et se distingue à la fois par la beauté des formes et par une attitude grave et sévère. Elle opère, en faveur de ceux qui invoquent le Bouddha y une multitude de miracles. Si un homme est malade, et que, suivant l’endroit où il souffre, on colle une feuille d’or sur la statue, il obtient une guérison immédiate. Les vœux et les demandes qu’on lui adresse sont presque toujours couronnés de succès.

La tradition rapporte que cette statue fut exécutée jadis par le roi de Oudjdjayana (Oudjein), lorsque le Bouddha se trouvait dans le royaume de Kiao-chang-mi (Kâuçâmbî). Après le Nirvana dix Bouddha, elle s’éloigna rapidement (à Oudjdjayana) y et se transporta au nord de ce royaume (Khotan), dans la ville de ’O-lao-lo-kia ; ensuite elle s’enfuit de nouveau et arriva en cet endroit (dans la ville de Pi-mo — Bhîma ?).

La tradition dit encore que, après l’extinction de la loi de Çâkya ( du Bouddha), la statue entrera dans le palais des dragons.

En quittant la ville de Pi-mo (Bhima ?), du côté de l’est, le Maître de la loi entra dans un désert de sables et de pierres. Après avoir fait deux cents li, il arriva à la ville de Ni-jang.

Au sortir de cette ville, il entra, à l’est, dans une immense plaine de sables mouvants que le vent faisait voler en tourbillons. On n’y voyait ni eaux ni pâturages et l’on était exposé à mille périls de la part des démons. Lorsqu’on regardait dans le lointain, on n’apercevait