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LIVRE CINQUIÈME.

tchi [Koutché) et à Sou-le [Khachgar) pour en chercher d’aulres^ ; mais, bien que le roi l’eût retenu quelque temps auprès de lui, il partit avant de les avoir reçus.

Alors il écrivit une lettre et chargea un jeune homme du pays de Kao-tch’ang de suivre des marchands et ses compagnons de voyage, de la présenter au roi et de lui dire qu’autrefois il était allé chercher la Loi dans le royaume des Brahmanes, et que, maintenant, ayant eu le bonheur de revenir, il était arrivé au royaume de Yu-thien (Khotan).

Sa lettre était ainsi conçue : « Paroles du Çramana Hiouen-thsang : Moi, Hiouen, j’ai entendu dire que Mahiang, Kaî-tchen et Tching-hiouen allèrent trouver des maîtres qui étaient les soutiens des mœurs publiques ; Fo-seng^^1 brilla par ses lumières et sa sagacité ; Tchao-tsou^^2 fonda des écoles au midi du fleuve Tsi. On voit par là quel fut jadis le zèle des lettrés. Si donc les anciens allèrent au loin pour chercher la science, qui oserait aujourd’hui redouter les fatigues d’un long voyage, et ne pas aller chercher, avec passion, les traces mystérieuses des Bouddhas qui se sont voués au bonheur du monde, et l’explication merveilleuse des Trois recueils qui servent à briser les liens du siècle ? Moi, Hiouen-thsang, j’ai su de bonne heure que, jadis, le Bouddha, né dans l’occident, a légué sa doctrine qui s’est

1 Fo-seng, nom d’un célèbre vieillard du temps des Han, qui avait conservé dans sa mémoire une grande partie du Chou-king.

2 Tchao-tsou, lettré des Han, qui reçut le Chou-king des mains de Fo’Seng. Cf. Tseng-pou-chi-tso-tsien-chi, liv. III, fol. Sy.