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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

statuettes, etc. et profitaient de l’escorte du Maître de la loi pour s’en retourner.

Hiouen-thsang voyagea ainsi pendant une vingtaine de jours au milieu de ravins ordinairement infestés de brigands. Le Maître de la loi, craignant d’être pillé par eux, avait l’habitude d’envoyer en avant un religieux pour éclairer la route. « Si vous rencontrez des brigands, ajoutait-il, vous leur direz : Nous sommes venus de loin pour nous instruire dans la Loi ; ce que nous emportons n’est autre chose que des livres sacrés, des statuettes, des che-li (çarîras) « reliques ; » nous désirons, hommes généreux, que vous nous accordiez secours et protection, et que vous ne formiez point contre nous de desseins hostiles. »

Le Maître de la loi le suivait de loin, à la tête de ses disciples et de ses compagnons de voyage. Ils rencontrèrent souvent des brigands qui ne leur firent aucun mal.

Après avoir marché ainsi pendant une vingtaine de jours, il arriva au royaume de Ta-tcha-chi-lo (Takcha çila), et, une seconde fois, il salua avec respect le lieu où Fo (le Bouddha), sous le nom de Youei-kouangwang (Tchandraprabha râdja ?) fit l’aumône de mille têtes.

À cinquante Yôdjanas au nord-est de Takchaçila, on rencontre le royaume de Kia-chi-mi-lo (Kachmire), dont le roi envoya des messagers au-devant du Maître de la loi pour lui adresser une invitation ; mais la grande quantité de bagages que portaient les éléphants l’empêcha d’y répondre.