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LIVRE QUATRIÈME.

Traité Yu-kia-sse-t’i-lun-chi (Yôgâtchâryyâ bhoûmi çâstra kârikâ), et que les maîtres des Çâstras, Hien-’aï (Bhadraroutchi) et Te-kouang (Gouṇaprabha), embrassèrent la vie religieuse. Dans ce royaume, il y avait deux ou trois religieux d’une vertu éminente, dont la science profonde pouvait servir de modèle.

Le Maître de la loi resta deux mois dans ce couvent, et, sous leur direction, il étudia, d’après les principes de l’école Tching-liang-pou (l’école des Sammitîyas), le Ken-pen-’o-pi-t’a-mo-lun (Moûlâbhidharma çâstra ?), le Che-tching-fa-lan (Saddharma sampârigraha çâstra), le Kiao-chi-lun (Praçikchâ satya çastra ?), etc.

De là, prenant une seconde fois la direction du nordest, il revint à Mo-kie-to (Magadha), dans le couvent Chi-woa-ye-sse (Nâlanda vihâra), et visita avec respect le religieux qu’on avait surnommé Tching-fa-ts’ang (c’est-à-dire le Trésor de la droite loi). Après quoi il apprit qu’à trois yu-chen-na (yôdjanas), à l’ouest de ce couvent, il y avait un monastère appelé Ti-lo-tse-kia (Tilataka ?), où habitait un religieux d’une vertu éminente nommé Pan-jo-pa-to-lo (Pradjñâbhadra), originaire du royaume de Po-lo-po-ti (Bâlapati ?), qui avait embrassé la vie ascétique dans l’école Sa-po-to-pou (des Sarvâstivâdas). Il était fort versé dans la connaissance des Trois Recueils, du Traité Ching-ming (Çabdavidyâ çâstra), du In-ming (Hêtouvidyâ çâstra), etc. Le Maître de la loi alla le trouver, et étant resté près de lui pendant deux mois, il l’interrogea pour obtenir la solution de tous ses doutes.