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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

par ses feuilles, ses fleurs et ses fruits. Quand le bois est humide, il n’a pas d’odeur. Mais, lorsque l’arbre a été coupé et qu’il s’est desséché, si on le fend par le milieu, on trouve son parfum sous forme de talc ; il est de la couleur de la neige congelée. C’est là ce qu’on appelle (en chinois) Long-nao-hiang (Karpoûra) « camphre ».

Il apprit, en outre, qu’au nord-est, sur le bord de la mer, il y avait une ville, et qu’en faisant (par mer) trois mille li au sud-est de cette ville, on arrivait au royaume de Seng-kia-lo (Sihhala).

Ce royaume a sept mille li de tour, et sa capitale, quarante li. La population est agglomérée et la terre produit des grains en abondance ; les habitants sont noirs, petits de taille, violents et emportés. Dans l’origine, ce pays s’appelait Pao-ichou ou l'Île des choses précieuses[1], parce qu’il produit une grande quantité de choses rares et précieuses.

Dans la suite des temps, la fille (d’un roi) de l’Inde du sud ayant été fiancée à un prince d’un royaume voisin, sur sa route, elle rencontra un lion. Les serviteurs du roi et les hommes qui formaient son escorte, furent remplis d’effroi et se dispersèrent, laissant la jeune fille seule sur son char. Le lion s’approcha d’elle, la prit sur son dos et s’enfuit au loin. Il se retira dans les profondeurs d’une montagne. Il cueillait des fruits et chassait des animaux pour subvenir à sa nourriture. Au bout de quelques années, la jeune femme mit au

  1. Ratnadvîpa.