Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/283

Cette page n’a pas encore été corrigée
183
LIVRE QUATRIÈME.

Ces six royaumes sont situés près de montagnes profondes et de mers lointaines. Quoique le Maître de la loi n’y soit pas entré, il a pu cependant apprendre à connaître les mœurs et les coutumes de leurs habitants.

De là il fit neuf cents li à l’ouest du royaume de San-mo-ta-to (Samatata) et arriva au royaume de Tan-mo-li-ti (Tâmralipti), qui est situé près d’une baie. Il y a une dizaine de couvents où l’on compte un millier de religieux. Près de la capitale, il y a un Stoûpa haut de deux cents pieds, qui fut construit par le roi Wou-yeou (Açôka).

Près de là, on voit encore les traces des quatre Bouddhas passés.

À cette époque, (le Maître de la loi) apprit qu’au milieu de la mer, il y avait le royaume de Seng-kia-lo (Siñhala — Ceylan) ; que là se trouvaient des religieux versés dans l’intelligence du triple recueil de l’école Changtso-pou (l’école des Sarvâstivâdas) et habiles à expliquer le Yu-kia-lan (Yôgaçâstra) ; et qu’on pouvait y arriver en faisant par mer sept cents Yeou-sun (Yôdjanas).

Avant d’y aller, il rencontra un religieux de l’Inde du sud, qui lui donna les avis suivants : « Pour aller dans le royaume du lion (Siñhala), il n’est pas nécessaire de faire une longue navigation, pendant laquelle les vents contraires, les flots impétueux et les Yo-tcha (Yakchas) « démons » vous exposeraient à mille dangers. Il vaut mieux partir de la pointe sud-est de l’Inde méridionale ; de cette manière, on peut y arriver, par eau, dans l’espace