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LIVRE TROISIÈME.

sortaient de la retraite d’été, arrivèrent en foule de tous côtés. Tous ceux qui virent le Maître de la loi dans cette attitude douloureuse ne purent retenir leurs soupirs et leurs larmes.

Dans cet endroit, sur une étendue d’un yôdjana, on ne voit partout que des monuments sacrés. Hiouen-thsang y resta huit ou neuf jours qu’il consacra à les adorer l’un après l’autre.

Le dixième joiur, les religieux du couvent de Na-lan-fo (Nâlanda vihâra) envoyèrent au-devant de lui quatre hommes d’une vertu éminente. Il partit avec eux et après avoir fait sept yôdjanas, il arriva au village où est situé le couvent. Ce fut dans ce village (appelé Nâlanda grdma) que naquit l’honorable Mo-lien (Mâudgalyâyana). Au moment de son arrivée, il vit en outre deux cents religieux et un millier de fidèles qui accouraient au-devant de lui avec des étendards, des parasols, des parfums et des fleurs. Ils tournèrent autour de lui en célébrant ses louanges et entrèrent dans le couvent de Nâlanda. Une fois arrivés, ils se joignirent à la multitude des premiers religieux. Quand le Maître de la loi eut fini de les saluer, ils placèrent sur l’estrade du président un fauteuil particulier et le prièrent de s’y asseoir. La multitude des religieux et des fidèles s’assit pareillement. Après quoi on chargea le Wcî-na (le Karmadâna — le sous-directeur) de frapper la plaque (sonore) Kien-tchi (Ghanti) et d’inviter à haute voix le Maître de la loi à demeurer dans le couvent, et à faire usage en commun de tous les ustensiles et effets de religieux qui y étaient rassemblés.