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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

l'endroit où le prince royal traversa la ville à cheval, et le lieu où auparavant il fit retourner son char, en voyant, aux quatre portes de la ville, des hommes morts de vieillesse et de maladie, et un Cha-men (Çramana) qui par dégoût abandonnait le siècle.

De là il fit cinq cents li à Test à travers des forêts sauvages et arriva au royaume de Lan-mo (Râmagrâma)[1].

La population est clairsemée. À l’est de l’ancienne ville, il y a un Stoûpa en briques, haut de cent pieds, qui fut bâti, après le Nirvâṇa de Jou-laï (du Tathdgata), par im ancien roi de ce pays, quand il fut revenu avec une portion de ses çarîras (reliques). En tout temps, il projette une lueur brillante.

À côté, il y a un étang de dragons (nâgahrada). Les dragons qui l’habitaient se métamorphosaient souvent en hommes et faisaient respectueusement le tour du Stoûpa ; des éléphants sauvages, qui pratiquaient la Loi, apportaient des fleurs et venaient constamment les offrir.

À côté et à une petite distance, il y a un couvent dont la direction générale est confiée à un simple novice. Voici ce que la tradition raconte à ce sujet. Jadis, y avait un Pi-tsou (Bhikchou) qui avait invité ses condisciples à venir de loin pour honorer ce Stoûpa. Ceux-ci, ayant vu que des éléphants cueillaient des fleurs et venaient les déposer devant la tour, coupaient des herbes avec leurs dents et arrosaient la terre avec leur trompe, en furent émus et émerveillés. Il y eut alors un Pi-tsou (Bhikchou) qui, renonçant à la pratique des grandes règles

  1. Inde centrale.