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LIVRE DEUXIÈME.

phose a donné lieu à une légende assez longue, qui est rapportée dans la Relation particulière^^1.

Après avoir passé ainsi quinze jours, Hiouen-thsang sortit du royaume de Fan-yen-na (Bamian).

Deux jours après son départ, il fut assailli par une pluie de neige qui l’égara et lui fit perdre son chemin. Etant arrivé à un petit sommet sablonneux, il rencontra des chasseurs qui lui indiquèrent sa route. Il passa alors les montagnes noires (l’Indoukouch), et arriva au royaume de Kia-pi-ché (Kapiça).

Ce royaume a quatre mille li de tour ; du côté du nord, il est adossé aux montagnes neigeuses. Le roi est de la race des Tcha-Ii {Kchattriyas), Il est versé dans Fart militaire et possède ime puissance imposante ; dix royaumes sont soumis à ses lois.

Lorsque Hiouen-thsang était sur le point d’arriver à la capitale, le roi sortit de la ville accompagné de tous les religieux et vint au-devant de lui. Il y a une centaine de Kia-lan [Samghârâmas) dont les religieux se livrèrent à de vives contestations, chacun d’eux voulant l’inviter à s’arrêter dans le couvent qu’il habitait.

Il y a un couvent du petit Véhicule, nommé Cha-lokia, qui, suivant la tradition, fut construit à une époque où le fils de l’empereur des Hân (de la Chine) était retenu en otage dans ce pays. « Notre couvent, dirent les religieux, a été bâti jadis pour un fils de l’empereur des Hân ; or, comme il vient de la Chine, il est juste qu’il visite notre couvent avant tous les autres.

1 Si-yu-ki, liv. I, fol. 7.