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LIVRE DEUXIÈME.

pour les honorer. Cet homme était fort intelligent et très-passionné pour l’étude ; et, dès son enfance, il s’était distingué par sa rare sagacité. Il avait approfondi les neuf sections des livres sacrés et s’était rendu maître des quatre Han (Âgamas).

La réputation qu’il s’était acquise, en les expliquant, s’était répandue dans l’Inde entière. L’A-pi-ta-mo (Abhidharma) du petit Véhicule, le Kia-che de Kia-yen (le Kôcha de Kâtyâyana), le Low-tso-a-pi-t’an (Chaṭpâdâbhi-dharma), etc., il les avait tous lus et compris.

Lorsqu’il eut appris que Hiouen-thsang venait des pays lointains pour chercher la Loi, il l’accueillit avec joie.

Le Maître de la loi lui exposa les doutes et les difficultés qui l’arrêtaient. L’ayant questionné sur le Kiu-che (Kôcha) et le Pi-p’o-cha (Vibhâchâ), il obtint sur chaque point de doctrine des explications nettes et décisives. Il resta un mois et se rendit dans un couvent où on lisait le Pi’p’O’Cha-lun (Vibhâchâ çâstra).

Il y avait encore deux autres religieux versés dans la doctrine du petit Véhicule (Hînayâna) ; c’étaient Ta-mo-pi-li (Dharmapriya) et Ta-mo-kie-lo (Dharmakara), que tous leurs frères entouraient d’estime et de respect. Quand ils eurent vu le Maître de la loi, ils furent frappés de l’intelligence qui brillait sur sa figure, et le comblèrent de témoignages de respect et d’admiration.

À cette époque, il y avait, au sud-ouest de Fo-ko (Baktra — Balk), deux royaumes nommés Jouï-mo-tho (Djoumadha ?) et Hou-chi-kien (Houdjikan). Leurs rois, ayant appris que le Maître de la loi arrivait des contrées