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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

m’accompagner, et vous m’avez fait préparer des vêtements de religieux, des bonnets garnis de coton, des fourrures, des tapis de feutre, des bottes, etc.

« Enfin vous avez ajouté des pièces de soie et de taffetas et une immense cpjantité de monnaies d^or et d’argent pour subvenir, pendant vingt ans, aux frais de faUer et du retour. Etonné et confus de tant de bienfaits, je ne sais comment vous en témoigner ma reconnaissance. Les eaux débordées du fleuve Jaune ne sont rien auprès du torrent de vos bontés ; les monts Tsong^lmg semblent petits et légers en comparaison de la masse immense de vos bienfaits.

« Je ne crains plus de traverser les périlleux glaciers de Hiouen-tou. Bientôt je saluerai avec respect YEchelk du ciel et Y Arbre de Vintelligence [Bôdhidrouma). Si vous daignez accéder à mes vœux, à qui devrai-je ce bonheur, si ce n’est aux bienfaits de Votre Majesté ?

« Ensuite j’interrogerai la midtitude des maîtres, et de leur bouche je recevrai l’enseignement de la. droite Loi. Une fois de retour (en Chine), je traduirai les livres, je répandrai au loin des vérités inconnues ; jV battrai la forêt épaisse des erreurs, je détruirai les ar^ tifices des fausses doctrines, je réparerai les lacunes de la doctrine de l’éléphant (la doctrine bouddhique), et je fixerai la boussole de la porte mystérieuse (de l’enseignement religieux). Peut-être que, par ces chétifs mérites, je répondrai à vos immenses bienfaits ; mais, vu la longueur de la route qui s’ouvre devant moi, il m’est impossible de rester plus longtemps. Demain je prendrai