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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

son palais et ordonna à plusieurs eunuques de rester près de lui pendant son sommeil.

Dès l’aube du matin, avant que le Maître de la loi ne fût levé, le roi arriva à la porte de sa chambre, suivi de la reine et de ses femmes, pour le saluer et s’informer de ses nouvelles.

« Votre disciple, lui dit le roi, ne peut penser sans émotion aux dangers et aux obstacles dont est semée la route du désert ; il est bien extraordinaire que vous ayez pu la traverser tout seul. »

En disant ces mots, il ne cessa de verser des larmes et de lui donner des témoignages d’admiration.

Bientôt après, il ordonna d’apporter des mets et lui fit servir un repas conforme au régime des religieux.

Comme il y avait un couvent à côté du palais, le roi y conduisit lui-même le Maître de la loi et l’y installa. Il envoya ensuite plusieurs eunuques du palais pour le servir et le garder. Dans ce couvent se trouvait un maître distingué, nommé T’ouan-fa-sse, qui autrefois avait étudié à Tch’ang-’an et était fort versé dans la connaissance de la Loi. Le roi, qui faisait le plus grand cas de son mérite, lui ordonna d’aller rendre visite au Maître de la loi ; mais T’ouan-fa-sse sortit après une courte entrevue. Ce n’est pas tout : le roi ordonna au maître Koue-tong-wang qui avait plus de quatre-vingts ans, d’aller demeurer avec le Maître de la loi, lui donnant la mission expresse de l’engagera rester et de le détourner d’aller dans les contrées de l’ouest.