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LIVRE PREMIER.

Après avoir terminé ces conférences, il voyagea de nouveau dans le nord pour aller interroger les religieux les plus renommés. Arrivé à Siang-tcheou, il se rendit auprès du maître Hieou, lui exposa ses difficidtés et lui soumit ses doutes.

De là, il alla à Tchao-tcheou, rendit visite au maître Tchin et étudia sous sa direction le traité Tch^ing-chi-lun (Satyasiddha vyâkarana çâstra). Ensuite il entra dans la ville de Tch’ang-’an et se fixa dans le couvent Ta-khio-sse (le couvent de la grande intelligence). Là il reçut les leçons du maître Yo et étudia le Kiu-che-lun [Ahhidharma kôcha castra). Il lui suffit d’avoir parcouru ces deux ouvrages pour en saisir l’esprit, et de les avoir lus pour les graver dans sa mémoire. Ni les religieux d’une science consommée, ni les vieillards blanchis par l’âge, ne pouvaient marcher à sa droite (c’est-à-dire le surpasser). S’agissait-il de recueillir les idées profondes (d’un sujet) et d’arriver aux plus éloignées, de comprendre les plus subtiles et de mettre en lumière les plus cachées, la multitude des refigieux n’y parvenait jamais. Lui seul savait pénétrer les points les plus obscurs et les plus mystérieux de la doctrine et y découvrir plus d’un sens.

À cette époque, les deux maîtres Tch’ang et Pien florissaient à Tch’ang-’an ; ils avaient expliqué à fond les systèmes des deux Véhicules et avaient approfondi les trois études (sciences) ; c’étaient dans la capitale les deux coryphées de la Loi. Tous les religieux et les laïques accouraient à eux ; le district divin (la capitale) était ému de leur mérite éclatant, et leur réputation volait au delà