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LIVRE PREMIER.

de les amener doucement à laybi, il ne le cédait point à son frère cadet [Hiouen-thsang).

Quant à celui-ci, il était grave et sévère et se con- tentait de briller à l’écart, évitant de se mêler au tour- billon du siècle. Il avait voyagé (en esprit) dans les huit régions du ciel et avait approfondi les mystères de la na- ture. Plein d’une noble ambition, il voidait marcher sur les traces des sages et des saints , rétablir les lois détruites et convertir les peuples étrangers. Il aurait affronté sans pâlir les vents et les flots, et, en présence de Tempe- reur, la fermeté de son caractère n’aurait fait que se fortifier et s’agrandir. Certes , son frère aîné n’était pas à sa hauteur. Cependant les deux frères se distinguaient à la fois par l’éclat de lem’s talents et la pureté de leurs mœiu’s, par le parfiun de leur renommée et la noblesse de leur cœur. Les deux frères du mont Liu-chan eux- mêmes ne les auraient point efiacés.

Lorsque le Maître de la loi eut atteint vingt ans ac- ’ complis, c’est-à-dire dans la cinquième année de la pé- riode Wou-te (en 622), il reçut dans la ville de Tch’ing- ton le complément des règles monastiques. Pendant la retraite d’été, il étudia la discipline (la Fmoya), et bien- tôt il en posséda, d’im bout à l’autre, les cinq cha- pitres où sont exposées les principales fautes des reli- gieux. En outre, il approfondit les King [Soàtras) et les Lun [Castras). Après quoi, il songea de nouveau à en- trer dans la capitale pour interroger les plus célèbres doctem’s. Ayant rencontré, dans certains chapitres, des difiicultés qui arrêtaient son frère et que lui-même ne