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Si je n’ai pas trempé, sous les mornes bougies
De longs festins désordonnés,
Ma lèvre, chaste encor, dans les coupes rougies
Dont les vins sont empoisonnés ;

Si ma pudeur n’a pas expiré comme un cierge
Qui vacille et s’éteint au vent ;
Si j’ai stigmatisé des chants de ma voix vierge
Le vice auquel l’homme se vend ;

Si j’ai dit au pervers qui se traîne et se vautre
Dans le plaisir qui l’abrutit :
« Mon banquet ne pourra jamais être le vôtre,
« Nous n’avons pas même appétit » ;

Si le souffle maudit qui partout m’environne,
Et qui flétrit dès qu’il atteint,