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qui ne nous est point parvenu. Une collation attentive de ce fragment, faite par les soins de M. Ch. Joret, professeur à la faculté des lettres d’Aix, ne nous a fourni que des variantes de peu d’importance ; grâce à l’obligeance du même érudit, nous avons pu constater que les lacunes si regrettables du manuscrit de Rome ne seront point comblées par celui de la Méjanes.

Tels sont à notre connaissance les manuscrits du Journal parisien qui subsistent aujourd’hui. Il nous semble nécessaire de donner une classification de ces manuscrits et d’indiquer ceux qui nous ont servi pour l’établissement de notre texte. En première ligne, se place un original inconnu dont la trace est perdue. De cet original plus ou moins mutilé dérivent trois manuscrits : le premier, copié au xve siècle, c’est celui du Vatican ; le second, transcrit au xviie, aujourd’hui le manuscrit 3480 du fonds français ; le troisième, en deux parties à peu près d’égale étendue, écrites, l’une au xvie, l’autre au xviie siècle, constitue le manuscrit d’Aix. C’est du manuscrit de Rome que semblent dériver la copie du fonds français n° 10,145, ainsi que les divers extraits conservés sous les nos  275 de Dupuy et 10,303 du fonds français.

Le manuscrit de Rome, qui a conservé l’orthographe du xve siècle se rapprochant le plus de la version originale, a servi de base à notre texte ; mais nous avons relevé avec le plus grand soin, dans le n° 3480 du fonds français, les variantes de nature à compléter ou rectifier le texte fourni par le manuscrit du fonds de la Reine. Tous les passages que nous avons mis entre crochets indiquent les lacunes fort nombreuses du manuscrit de Paris.

Nous manquerions à tous nos devoirs, si avant de terminer cette partie de notre introduction nous ne reconnaissions le zèle et le dévouement avec lequel MM. Robert de Lasteyrie et Aug. Longnon nous ont aidé de leurs conseils, le premier pour l’établissement du texte, le second pour la révision des épreuves. Qu’ils veuillent recevoir ici l’expression de notre vive et profonde gratitude.


II.

L’AUTEUR DU JOURNAL PARISIEN.

§ i. — Opinions émises jusqu’à ce jour.

Dès la fin du xvie siècle, les érudits ont cherché à soulever le voile sous lequel se cache l’auteur de l’intéressante chronique, depuis longtemps connue sous le nom de Journal d’un bourgeois de Paris. Etienne Pasquier et le président Fauchet appelèrent les premiers