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MAI-JUIN 1870.

doublement de textes, identiques par le titre, semblables par le fond, différents par la forme, se trouvant l’un dans le XXVIe, l’autre dans le XXXe volume du Mdo, n’est pas unique, ni spécial au Dharmacakra ; nous en avons un autre exemple, non moins frappant, dans le Candra-sûtra, « sûtra de la lune. » Il y a deux sûtras de ce nom, un dans le XXVIe, l’autre dans le XXXe volume également[1]. Celui du XXXe volume a été reconnu pour être la traduction d’un sûtra pâli ; pareille identification n’a point encore été faite pour celui du XXVIe volume. N’y a-t-il point lieu de croire que ce dernier sûtra est en effet la version propre de l’École tibétaine, tandis que l’autre est celle de l’École pâlie et lui a été emprunté. Cela ne veut pas dire que les sûtras du XXVIe volume du Mdo ne puissent pas être retrouvés dans la littérature pâlie, car nous savons qu’il existe dans cette littérature plusieurs versions différentes des mêmes sujets. Néanmoins, dans l’état actuel de nos connaissances, nous devons reconnaître que, tandis que la fin du XXXe volume nous présente des textes directement empruntés à la littérature pâlie, le XXVIe volume et d’autres (en particulier le XXVe, qui renferme un kumâra-dṛṣṭânta-sûtra, corrélatif, mais non identique au Dahara-sûtra du Sanyutta-nikâya, — le

  1. Le candra-sûtra du XXXe volume du Mdo est précédé d’un sûrya-sûtra « sûtra du soleil » exactement semblable, à une phrase près. Les deux sûtras forment comme une paire reproduisant celle qui existe en pâli ; mais le candra-sûtra du XXVIe volume est seul, et n’a point de sûrya-sûtra qui lui corresponde.