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ÉTUDES BOUDDHIQUES.

épithètes royales, je ne suis pas assez sûr qu’on doive les y voir. D’un autre côté, une partie des éléments du premier nom, ayant le sens de « quinzaine de la lune croissante, » m’avait d’abord fait penser à une date ; mais le contexte m’oblige à croire qu’il s’agit de deux personnages riches et croyants qui auraient pris sur eux de faire faire la traduction dont il s’agit. Elle aurait été exécutée avec le concours d’Ananda-çrî, par un Lotsava tibétain appelé d’un nom qui, rétabli en sanskrit, devrait être Sûrya-dhvaja-subhadra, et qualifié de « Bhixu de Çâkya ; » car je ne pense pas que l’expression Çâkya-i dgê-slong fasse partie du nom. La traduction aurait été faite au couvent de Thar-pa-gling[1], encore célèbre aujourd’hui, et où Samuel Turner alla visiter, en 1793, l’enfant Lama, auquel il avait été envoyé comme ambassadeur par Warren Hastings. Le texte final que nous venons de traduire et d’analyser est reproduit à la fin des treize sûtras du Mdo qui suivent le Dharmacakra-pravartanam, mais dans sa dernière partie seulement. Ainsi le commencement, où je crois voir le nom de deux personnages, où se trouve la mention de Ceylan, etc. manque, et on ne lit que cette phrase : « En présence du grand pandit Ananda-çrî, le Lotsava, etc… » Mais cela suffit pour montrer l’identité d’origine de tous les textes suivis de cette formule.

Maintenant il vaut la peine de remarquer que ce

  1. « Terre de la délivrance » (Sk. Môxadvîpa).