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MAI-JUIN 1870.

Mahâvastu-avadâna, d’après la lecture des Lokottaravâdinas (de l’école) des Arya-mahâsanghikas. » Le Mahâvastu est donc un ouvrage de l’école particulière des Lokottaravâdinas, section de la grande école des Mahâsanghikas, émanée, dit la tradition, de Kâçyapa, et qui employait le prâkrit ou langue vulgaire ; nous aurions donc, dans le récit extrait de ce texte, la version des Mahâsanghikas. D’un autre côté, M. Wassilief (p. 89 et 234) nous dit que le Vinaya tibétain est celui de l’école des Mûla-sarvâstivâdinas, branche de l’école principale des Sarvâstivâdinas, qui procédait de Râhula, et employait le sanskrit ; le texte tibétain, répété, à notre connaissance, trois fois dans le Kandjour, serait donc la version des Sarvâstivâdinas. Il nous reste deux textes, celui du Sanyutta-nikâya et celui du Lalitavistara, dont nous aurions à faire l’attribution aux deux écoles restantes, celle des Mahâsammatiya, qui se réclamaient d’Upâli et employaient une langue d’animaux ou un langage corrompu[1], et les Sthâviras, fondés, dit-on, par Kâtyâyana, et qui se servaient de la langue des Piçâtcha (monstres impurs[2]). Nous essayerons d’autant moins de le faire, que la discussion à laquelle nous allons nous livrer nous obligera de modifier le point de vue sous lequel nous avons envisagé les écoles de prime abord. Nous réservons donc pour la conclusion de ce travail les très-faibles lumières dont il nous

  1. Wassilief, I, p. 267.
  2. Wassilief, p. 268.