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MAI-JUIN 1870.

formant un sûtra distinct, non pourvu d’un titre spécial, et se présentant d’ailleurs comme un épisode d’une histoire suivie. Ce nouveau récit, qui diffère des précédents, existe-t-il en tibétain ? Nous croyons pouvoir affirmer qu’il ne figure pas dans le Kandjour comme texte à part ; mais il ne serait pas impossible qu’on le trouvât incorporé dans un des grands recueils qui font partie de la vaste collection tibétaine. Toutefois nous pensons qu’il y a lieu d’en douter : on verra plus tard par quels motifs. Toujours est-il que, jusqu’à présent, nous ignorons la traduction tibétaine de ce texte du Mahâvastu, et par conséquent nous sommes autorisé à le considérer comme purement sanskrit.

J’aurai achevé cette revue quand j’aurai rappelé le xxvi chapitre du Lalitavistara, intitulé, lui aussi, Dharma-cakra-pravartanam, et qui, je n’en saurais douter, existait individuellement ou dans un autre recueil, avant d’être incorporé dans ce grand sûtra, dont il peut, du reste, être détaché fort aisément. On sait que le Lalitavistara existe en sanskrit dans la collection du Népal, en tibétain dans le Kandjour, et que l’ouvrage du Kandjour est la traduction de celui du Népal.

Pour rendre les idées plus claires, je réunis en un tableau tous ces textes, mettant ensemble ceux que l’identité d’origine ne permet pas de séparer, et j’énumère quatre groupes :

1. Groupe pâli tibétain, comprenant, d’une part, le texte pâli du Sanyutta reproduit dans le Vinaya,