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ÉTUDES BOUDDHIQUES.

tique de Londres (vol. XIX, p. 417-475), un seul des écrits de Gogerly peut être trouvé en Europe. Nous sommes donc fondé à dire que le Dharmacakra-pravartanam attend encore sa traduction ; et si nous ajoutons que nous offrons aux lecteurs de ce Journal, avec une double traduction faite sur le pâli et sur le tibétain, qui leur présentera parallèlement la version du nord et celle du sud, une étude comparée de quatre textes, ils jugeront peut-être qu’il était opportun de reprendre ce sujet, même après les hommes éminents qui s’en sont occupés. J’entre donc immédiatement en matière, et je commence par faire connaître la provenance des textes qui vont être l’objet de cette étude.

Je prends d’abord le pâli. Le Sanyutta[1]-nikâya « corps des groupes de sûtras, » 3e section du Suttapitaka, se divise en cinq parties, dont chacune comprend un certain nombre de sanyutta « groupes de sûtras ; » de là le nom donné au recueil. La 5e partie, intitulée Mahâvaggô « grand chapitre, » contient douze sanyutta, dont le douzième et dernier a pour titre Sacca-sanyutta « Sanyutta (ou groupes de sûtras) sur les vérités ; » il se divise en neuf chapitres (vaggô), comprenant chacun dix sûtras : or le deuxième de ces chapitres est intitulé Dhamma-cakka-ppavattana-vaggô, et le premier des dix sûtras qui le composent est précisément celui que nous appelons la Prédication de Bénarès ; il n’a pas de dénomination spéciale,

  1. On écrit sanyutta et sañutta (ou saññutta) ; la première leçon est plus conforme à l’étymologie.