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FÉVRIER 1839.

Omar allouait aux cavaliers dont les chevaux étaient de race pure une paye plus forte qu’aux autres. On raconte, à ce sujet, que, dans une expédition en Arménie, son général Selmân, fils de Rabia, inspectant les chevaux d’après ses ordres, pour fixer le taux de la paye, dit à Amrou, fils de Madi Carib : « Ton cheval est de race bâtarde. » Amrou, mécontent d’être rangé dans la classe des cavaliers les moins favorisés, se retira en disant : « Un bâtard en a reconnu un autre[1]. »

Sous les premiers califes et jusqu’à une époque que je ne saurais fixer, la portion de butin attribuée au cavalier continua à être triple de celle du fantassin : ainsi l’on voit, après la bataille de Câdeciyè, chaque cavalier musulman recevoir, pour sa part des dépouilles de l’ennemi, la valeur de six mille drachmes, et chaque fantassin celle de deux mille seulement[2]. Mais il paraît que, dans la suite, peut-être lorsque la cavalerie musulmane fut devenue très-nombreuse, on réduisit la portion du cavalier à deux lots, au lieu de trois[3].


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  1. Sirat. fol. 7.
  2. Aghani. III, 342 v.
  3. D’Olisson, vol. V, p. 80.