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t’asseoir sur le trône des saints des tems passés, qui est établi à Warnachi, et commence ta vocation d’instituteur universel. » Une majesté divine rayonna alors sur la face du saint ; et il se décida de céder à leurs instances. De suite il se transporta à Warnachi pour y faire son entrée. Trois fois il fit le tour de cet endroit avant de monter, absorbé en contemplation, sur le trône d’Ortchilongi-ebektchi bourkhan, d’Altan-tchidaktchi et de Gerili-Sakiktchi, qui étaient les fondateurs et princes des trois époques religieuses antérieures. À cette occasion on établit la place sacrée du trône primitif de tous les saints.

Chakia-mouni resta d’abord inconnu, et se voua aux préparatifs pour son nouvel état. Accompagné de ses disciples, il se rendit au bord de l’Océan, traversa les déserts, et récita en secret les conjurations nécessaires.

Les grands de l’empire venaient le visiter, lorsque avec ses disciples il se trouvait dans leur voisinage. Un jour, deux marchands passèrent près de lui avec une caravane de cinq cents éléphans chargés ; lorsqu’ils aperçurent Chakia-mouni, ils lui présentèrent des vases d’or et d’argent remplis de pierres précieuses, et dirent en l’adorant : « Seigneur, nous sommes une caravane marchande de cinq cents personnes, fais-nous la grâce de nous communiquer les prières que nous devons réciter pour notre bonheur, et pour la réussite de notre entreprise. » Il accomplit leur demande, leur écrivit des prières pour le bonheur, et leur communiqua son premier ouvrage con-