Page:Journal asiatique, série 1, tome 4.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée
(259)

siques telles que jamais aucune école d’Occident n’en a enseigné d’aussi complètement inintelligibles, même depuis cinquante ans, en voilà plus qu’il ne faut pour expliquer les succès qu’il a obtenus chez des nations peu éclairées, et les millions de sectateurs qu’il compte encore aux extrémités de notre continent.

L’une des branches de cette religion, celle qui est établie au Tibet sous la suprême direction du Grand Lama, a excité, sous un autre rapport, la vive curiosité des Européens. Les premiers missionnaires qui en ont eu connaissance n’avaient pas été peu surpris de retrouver an centre de l’Asie des monastères nombreux, des processions solennelles, des pèlerinages, des fêtes religieuses, une cour pontificale, des colléges de Lamas supérieurs, élisant leur chef, souverain ecclésiastique et père spirituel des Tibetains et des Tartares. Mais, comme la bonne foi n’était pas moins une vertu de leur tems qu’un devoir de leur profession, ils n’avaient pas même songé à dissimuler des rapports si singuliers, et, pour les expliquer, ils s’étaient bornés à considérer le Lamisme comme une sorte de christianisme dégénéré, et les traits qui les avaient frappés, comme autant de vestiges du séjour que les sectes syriennes avaient fait autrefois dans ces contrées. Ils oublièrent toutefois une condition essentielle ; c’était de déterminer l’fige de cette hiérarchie lamaïque ; car rien, dans ce qu’ils en rapportaient, n’autorisait à en placer la naissance plutôt après qu’avant l’ère chrétienne ; On croit par fois qu’on peut sans inconvénient laisser dans l’obscurité