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CRITIQUE LITTÉRAIRE.


Bhagavad-Gîta, id est, Θεσπέσιον μέλος, etc., traduit par M. A.-G. de Schlégel.

(Premier Article.)

En commençant cet article, j’éprouve un sentiment pénible que je veux avant tout me hâter d’expliquer. S’il est vrai qu’une bonne traduction soit une conquête honorable faite sur l’étranger, si même par la difficulté, par la nouveauté de l’entreprise, elle peut devenir une sorte de trophée élevée à la gloire littéraire d’une nation, nous devons éprouver quelques regrets de nous voir ainsi devancés dans cette carrière. Nous étions depuis long-tems en mesure de donner et un bon texte et une traduction du Bhagavad-Gîta ; et si ce travail eût manqué de quelques-unes des qualités qui distinguent celui de M. Schlégel, professeur aussi remarquable par son esprit que par son érudition, il eût au moins présenté l’avantage inappréciable d’avoir été rédigé sous les yeux et avec les conseils du savant maître dont M. Schlégel lui-même, dans sa préface, s’honore d’avoir pris les leçons, de M. de Chézy, dont la modestie et la bonté seules égalent les connaissances. Mais un grand obs-