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dans le cas de demander des secours au gouvernement, et la totalité de ces secours ne s’est élevée qu’à une somme très-modique, en comparaison des travaux exécutés et des établissemens fondés.

Tandis qu’Odessa s’embellissait de tour en jour d’édifices nouveaux et élégans, la demeure seule du gouverneur restait toujours la même : c’était la maison la plus modeste de la ville, meublée avec toute la simplicité possible : jamais il n’a voulu consentir à y faire aucun changement, ni aucun embellissement.

Les soins infatigables et paternels avec lesquels M. le duc de Richelieu gouvernait Odessa fixèrent bientôt tous les regards sur cette ville nouvelle : des Russes et des étrangers de toutes les nations y affluèrent eu foule ; plusieurs capitalistes vinrent y fonder des maisons de commerce solides, attirés par les avantages de la position de cette place, et par les garanties que leur offrait le caractère personnel et la conduite sage de son administrateur, ainsi que par l’accueil gracieux qu’il leur faisait. De belles maisons particulières s'élevèrent de toutes parts ; la ville prit un accroissement étonnant ; et sa population monta bientôt à 35,000 habitans. C’est ainsi que dans l’espace de onze années, M. le duc de Richelieu parvint à élever Odessa au rang d’une ville considérable, et qui, parmi toutes celles de Russie, peut sans contredit occuper le second rang[1]. Lorsqu’il la quitta en 1814 pour retourner

  1. La reine Caroline de Naples qui, en 1813, fut obligée de quitter la Sicile, et de passer par Constantinople et Odessa pour se rendre à