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suspendre un moment les doctes accords de la lyre, pour faire place aux accens, un peu légers peut-être, du luth indien.

À ce nom de sœurs, à ce lien de parenté dont je reconnais l’existence, entre les Muses de l’Hélicon et celles du mont Mérou, il me semble déjà entendre mille voix s’élever contre une pareille assertion, contre la possibilité d’une semblable alliance ! Long-tems, je l’avouerai, j’ai partagé la même prévention ; mais après le plus mûr examen, après le travail le plus sérieux, je n’ai pu me refuser à considérer comme sorties du même berceau, des sœurs qui, malgré l’espace immense qui les sépare, parlent cependant à peu près la même langue, s’expriment souvent dans les mêmes termes, emploient les mêmes figures, et semblent avoir été inspirées par le même génie.

En effet, il est impossible, pour peu qu’on ait fait quelques progrès dans l’étude de la langue sanskrite, de ne point être frappé des rapports qui existent entre ce riche idiome et les langues grecque et latine ; rapports qui se rencontrent, non pas seulement dans des mots isolés, mais dans la structure la plus intime du langage, qui ne peuvent être l’effet du hasard, et qui supposent nécessairement ou une origine commune

    deux premiers, renferme des morceaux du plus haut intérêt, relatifs à la littérature sanskrite, et qui sont traités avec cette supériorité de talent qui distingue tous les écrits de ce savant professeur. Pour ma part, je ne puis assez le remercier du soin qu’il a mis à me traduire ; mais je crains une chose ; c’est que la pureté et l’élégance soutenue de son style ne fassent remarquer l’infériorité du mien.