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saux portaient le titre de roi ; leur nombre était fixé à sept, comme les sept électeurs du saint empire romain.

Si nous ne sommes pas les inventeurs du système féodal, qu’on ne croie pas qu’il a été imaginé par les Parthes. Qu’est-ce que le gouvernement féodal ? c’est tout simplement l’occupation militaire d’un vaste territoire, partagé entre tous les soldats : les rangs y sont distribués comme les grades dans une armée ; c’est la conséquence inévitable d’un gouvernement militaire ou d’une conquête. Les Arsacides ne furent pas les inventeurs de ce mode de gouvernement, puisqu’ils ne furent pas les premiers conquérans de l’Asie ; ils succédèrent à d’autres empires et à d’autres conquérans ; les prédécesseurs des Assyriens, ceux qui chassèrent ces derniers, les Mèdes et les Perses, avaient un gouvernement tout-à-fait pareil ; les Arsacides n’ont fait que les imiter. Les titres de maître du monde, de grand roi, de roi des rois et d’autres encore, qui sont arrivés jusqu’à nous, de peuple en peuple, de tradition en tradition, ont toujours servi à désigner le suprême monarque de l’Asie, même dans les pays qui ne reconnaissaient pas précisément sa domination. Quand les Grecs, qui faisaient profession de braver la puissance du roi de Perse, mais qui recevaient ses subsides, disaient le roi, le grand roi, on savait bien de qui il s’agissait, on n’ignorait pas que ce titre ne s’appliquait qu’au prince qui régnait en Asie, et qui de droit ou de fait était le souverain du monde. Malgré les mémorables victoires des Grecs, qui pourraient bien avoir été un peu exagérées par l’amour-propre