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qu’aucune communication ne serait reçue de la part du comité choisi, c’est-à-dire de la commission de la compagnie des Indes à Canton, avant que les meurtriers des Chinois eussent été livrés.

Tel était l’état des affaires au 1er. février. Ces circonstances apportaient un notable dommage au commerce de la compagnie. Deux vaisseaux seulement avaient eu le tems d’effectuer leur chargement de thé, et l’un des deux, le Kent, était parti pour apporter ces nouvelles en Angleterre. Toute la flotte devait mettre à la voile pour Pinang. On a appris depuis, que les deux partis étaient entrés en arrangement, et, comme à l’ordinaire, chacun dira que c’est son adversaire qui a fait les premiers pas. Il est probable que les hanistes auront enfin réussi à faire agréer leur entremise. Nous nous réjouissons d’apprendre la nouvelle de cette réconciliation, principalement dans l’intérêt des lettres. Il eût été fâcheux que le rév. Morrison eût été forcé de transporter à Malacca son imprimerie, ses ateliers de gravure, et ses bureaux lexicographiques. La composition de son dictionnaire, qui doit encore durer plusieurs années, en eût sans doute été considérablement retardée.

Un journal assurait, il y a quelques jours, qu’on avait déjà songé à embarquer dans le golfe du Bengale une armée de 20,000 hommes, pour prendre possession de Canton et d’une ou deux provinces du céleste empire ; « mais l’Angleterre, disait-on, reculera long-tems devant l’idée de conquérir la Chine. Ce n’est pas la difficulté de l’entreprise qui nous effraie, c’est