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» Ce peu de mots est le résumé le plus précis qu’on puisse faire de toute la phraséologie chinoise. »

L’ensemble de ce résumé donne-t-il, de la langue chinoise, l’idée qu’elle est plus difficile qu’une autre ? Je ne le crois pas ; et si, comme il est naturel de le penser par la nature toute particulière de la langue et de l’écriture chinoises, l’emploi constant des règles grammaticales y est plus rigoureux que partout ailleurs, s’il y a moins d’irrégularités, il pourrait se faire au contraire que le chinois fût plus facile. Il faudrait tout simplement s’accoutumer à une nouvelle manière de raisonner ; ce qu’il faut faire plus ou moins en étudiant toute langue étrangère. Une fois cela admis, il n’y a pas plus de difficulté qu’ailleurs. Quant à l’immense quantité de caractères différens, que beaucoup de personnes regardent comme un obstacle insurmontable à ce qu’on puisse jamais obtenir la connaissance parfaite de la langue chinoise, on doit objecter que dans toutes les langues du monde, il n’y a que dix ou douze mille mots, qui se réduisent à un millier de racines, dont on fasse un usage fréquent, et c’est même beaucoup. Le reste se compose de mots spéciaux qui font la richesse des dictionnaires. Il en est de même en chinois ; un homme qui connaît bien deux mille caractères, n’est jamais embarrassé. Qu’on ne croie pas ensuite que les caractères chinois sont sans analogie les uns avec les autres. Les parties constitutives qui servent à les former, donnent le plus souvent des indications précieuses qui aident à déterminer d’avance leur son ou leur sens, quand on les cherche