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les autres langues, que jusqu’à présent les personnes même les plus instruites de la langue chinoise, ont traduit plutôt en se laissant guider par un sentiment vague qui indique le véritable sens d’une phrase, que par une connaissance bien précise des raisons qui leur faisaient adopter tel sens plutôt que tel autre. Tout en traduisant bien, il leur était impossible de prouver la certitude de leur interprétation. Maintenant, il n’y aura plus rien d’arbitraire dans la traduction d’une phrase chinoise ; la Grammaire de M. Abel-Rémusat donne les moyens de rendre rigoureusement compte des fonctions de chacun des caractères employés, de manière à prouver démonstrativement que leur ensemble n’est susceptible que de tel sens.

Venons maintenant à l’ouvrage lui-même. On trouve d’abord une préface fort intéressante et fort instructive, dans laquelle M. Abel-Rémusat fait connaître les travaux grammaticaux qui ont précédé le sien. La grammaire vient ensuite : elle est accompagnée de prolégomènes, où l’on trouve tout ce qui concerne l’origine, la forme, la composition, la division et la classification des caractères, la table des clefs, les moyens de trouver les caractères dans le dictionnaire, la liste des vocables chinois qui ne s’élèvent qu’au nombre de 450, portée jusqu’à 1,203 par les changemens de tons, etc. La grammaire, proprement dite, est divisée en deux parties : la première est consacrée au kou-wen ou style antique, et la seconde au kouań-hoa, langue vulgaire ou mandarinique ; un appendice vient ensuite ; il contient des notes sur les signes de