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ment pour faire une tournée dans le district. Ils chantent en marchant et s’arrêtent quelques jours dans chaque village ; pendant la durée de cette promenade ils sont nourris par les habitans. Ils arrivèrent ici le 23 et me rendirent visite le jour suivant. Ils me chantèrent un cantique que je trouvai très-agréable ; la musique du chœur était douce et mélodieuse, et la mesure était observée avec beaucoup de précision. Le 25 août une autre compagnie vint rendre ses devoirs et reçut un présent. Parmi les lamas, je vis plusieurs beaux jeunes gens ; mais pas une jolie religieuse sur cinquante. Puti-ram remarqua malignement que les filles les moins favorisées de la nature, ayant peu de chances de mariage, sont en général celles qui se retirent dans un couvent. Les lamas admettent des prosélytes de tout âge et chacun peut se faire Ningma, Doukpa ou Geloupa selon son goût. Mais ordinairement les initiés sont pris entre sept et dix ans. Une partie essentielle de la religion des lamas consiste à répéter : « Oum Mane païme oum ; » et la sainteté se mesure sur la fréquence et la rapidité de cette répétition. Il en est parmi eux qui ne font presque que cela ; en se livrant à cette pieuse occupation, ils comptent le nombre des répétitions par les grains de leur collier, qui sont au nombre mystique de 108. Les plus fervens d’entre eux enregistrent chaque jour dans un livre le nombre de fois qu’ils ont répété « Oum Mane païme oum. » Le grand lama de Lahassa, nommé Geaboung Rimbotche, qui réside dans le monastère de Poutala, est le chef ou souverain pontife de tous les lamas. Irnmé-