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ceux qui avaient pour objet l’éducation publique. Il écrivait avec une étonnante facilité, avec une pureté qu’on pourrait appeler académique, mais exempte de toute prétention. On a des lettres de lui sur les matières les plus délicates ; les affaires les plus épineuses sont traitées avec une netteté, une aisance, une exactitude qui peuvent servir de modèles ; il se plaisait singulièrement dans le commerce des hommes instruits ; il applaudissait à toutes les entreprises qui ont pour but l’avancement des sciences et les progrès des arts. Lorsque la Société asiatique fut formée, l’un de nous lui confia le projet qu’avaient conçu quelques-uns de ses membres, pour le porter à la vice-présidence ; il s’y refusa de la manière la plus expresse, mais il offrit avec empressement de siéger dans notre conseil d’administration, si on voulait l’y nommer, mais sous la condition de s’y rendre utile par une coopération réelle. Il espérait seconder en effet vos travaux, par ses relations avec les diverses contrées de l’Europe, et particulièrement avec la Russie. Il projetait, dans un voyage qu’il avait l’intention de faire ce printems en Crimée, de recueillir pour vous des documens sur les contrées de l’Asie, qui avoisinent cette province ; vous l’avez vu présent à vos deux premières réunions. Nous nous honorerons toujours de penser que la fondation de cette société lui avait inspiré le plus vif intérêt. Son souvenir y sera conservé, entouré d’une juste reconnaissance, et nos regrets s’uniront aux hommages de l’Europe, à ceux dont la France entière, dont les hommes sages, surtout les ames élevées, doivent environner sa mémoire.