Page:Journal asiatique, série 1, tome 1.djvu/233

Cette page n’a pas encore été corrigée
( 231 )

ni Hérodote, ni Strabon, ni Athénée, ni Ælien, ni aucun antre auteur grec n’a jamais écrit ce nom autrement que ΣΑΠΦΩ ; et les auteurs latins l’ont tous rendu par Sapphus, ce qui pavait ne laisser aucun doute qu’il a été mal lu sur la médaille de Berlin, ou qu’il est l’ouvrage d’un faussaire mal-adroit. Cette médaille ayant reçu dans plusieurs ouvrages les honneurs de la publication, il est impossible de croire qu’elle soit restée inconnue à MM. Eckhel et Visconti. Elle avait pourtant inspiré si peu de confiance à ces deux illustres antiquaires, qu’ils se sont l’un et l’autre abstenus d’en parler dans ceux de leurs écrits où sa place était rigoureusement marquée. Ce silence équivaut presque à une condamnation ; d’autant plus qu’Eckhel, dans sa Doctrina numorum, à l’article Mytilène, donne à entendre que le portrait de Sapho pourrait bien exister sur une médaille dont il donne la description, et qui est au cabinet de l’empereur, à Vienne. Mais comme la tête n’est accompagnée d’aucun nom, il paraît si peu convaincu d’avoir trouvé le portrait de cette femme célèbre, qu’il termine ainsi son paragraphe : quamquam certiorem ejus (Sapphi) imaginem continuò sumus visuri, « quoique nous en soyons toujours à désirer un portrait plus authentique de Sapho. » (Eckhel, Doctrin. num. vet. tom. 2. p. 503). C’est pourtant la même médaille de Vienne, dont, à défaut d’autre, M. Visconti s’est servi pour nous transmettre l’effigie de l’illustre Mytilénienne.

Dans nos langues modernes, on a généralement