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La nymphe aux doux regards, rassurée par ces paroles flatteuses, traverse aussitôt l’Éther avec ses trois compagnons, et ils descendent dans la forêt aux environs de l’ermitage de Kandou. Ils errent quelque-tems sous ces vastes ombrages, qui leur rappellent l’éternelle verdure des jardins enchantés d’Indra. Partout y souriait la nature : ce n’était que fruits, que fleurs, que mélodieux concerts. Là, leur vue s’arrête sur un manguier superbe ; ici, sur un citronnier aux fruits d’or ; plus loin, de hauts palmiers attirent leurs regards : le bananier, le grenadier, le figuier aux larges feuilles, leur prêtent tour à tour la fraîcheur de leur ombre.

Perchés sur leurs rameaux flexibles, un peuple d’oiseaux aussi variés dans leur plumage que dans leur chant, flattaient également et l’oreille et les yeux.

De distance en distance, des étangs limpides, des ruisseaux purs comme le cristal, embellis par les coupes d’azur et de pourpre du nénufar sacré, étaient sillonnés avec grâce par des couples de cygnes d’une blancheur éblouissante, et une foule d’oiseaux aquatiques amis de l’ombre et de la fraîcheur.

Pramnotchâ ne pouvait se lasser de contempler ce ravissant spectacle : cependant elle rappelle au Zéphire, au Printems et à l’Amour l’objet de leur voyage, et les engage à agir de concert pour la faire réussir dans son entreprise. Elle-même aussitôt s’apprête à déployer toutes les ressources de la séduction.

« Ah ! ah ! s’écrie-t-elle, nous allons donc le voir cet intrépide conducteur du char de Brahmâ, qui se